Retour

Février 2012

Après cinq mois et quelques jours en sol nippon, le temps fut venu de quitter le Japon. Mon bagage rempli d’expériences, je suis revenu avec un regard nouveau sur ce pays qui me fascine depuis bientôt sept ans.



Ce ne fut pas facile tous les jours de quitter le confort de ma vie Canadienne et d’essayer pour quelque temps de vivre à Tokyo. Mon passage en tant qu’étudiant fut beaucoup plus difficile que prévu. Le style pédagogique nippon m’agrippa avec toute sa rigueur. Après quelques semaines, insatisfait de l’école de langue japonaise, je tentai ma chance avec une professeure privée qui, je l’espérais, me donnerait une discipline personnelle qui me permettrait de progresser davantage. Mais je peux vous confier que je n’ai pas réussi à atteindre mes objectifs. Je pensais que le simple fait d’être dans un milieu complètement japonais allait me faciliter les choses mais ce ne fut pas le cas. Je me console quand même car j’ai fait des progrès et j’ai réussi à survivre sans trop de mal.

Marcheur

Je me suis promené, j’avais grand plaisir à marcher dans les étroites rues de Shibuya, Shinjuku ou dans ce magnifique parc juste à côté de la station de Kichijoji. On dirait que c’était ma manière de rendre cette ville gigantesque à une échelle plus… humaine. Défilé de petits cafés, boutiques de mode débridé, restaurants, tours à bureaux, gigantesques centres d’achats, la prochaine station et… le spectacle recommence sans fin. C’est d’ailleurs ce qui parfois fait peur et fascine à la fois, on ne voit jamais la fin, en tout cas moi je ne l’ai jamais vue.



Décrocheur

Une des choses les plus difficiles que j’ai vécues fut de décrocher pour de vrai. Profiter de la vie pour quelques temps, laisser mes soucis en arrière, s’est avéré être très difficile.



Songeur

Faire un tel voyage m’a offert une occasion idéale de jeter un regard sur ma vie, sur le chemin parcouru jusqu’à date et j’en ai très bien profité. Mon journal de voyage comme fidèle confident, plus de cafés que je ne peux en compter à écrire sur la vie d’avant et celle que je me souhaite. Expérience très profitable, qui, je le constate maintenant m’aidera pour la suite des choses.



Travailleur

En fait non, je n’ai pas travaillé à Tokyo. J’étais parti avec l’idée de peut-être dénicher un boulot et voir la ville avec les yeux d’un travailleur. Mais plus le temps avançait, plus je discutais avec des amis et plus j’y réfléchissais, plus je renonçais à cet aspect de Tokyo (celui du travail) affublé du mot « monstre » dans mon journal de voyage. C’est simple, cette ville ne semble guère tenir compte de ceux qui y travaillent : horaire draconien, culture du travail omniprésente partout, j’ai rapidement constaté que j’aurais de la misère à y trouver une petite place. J’étais rendu à avoir pitié de mes amis japonais qui tentaient d’y survivre. Le bonheur semblait se compter en canettes de café ou pauses cigarettes. À moins que l’heure du dernier train ne soit éminente, la place d’un fier japonais qui vit à Tokyo est à son travail. J’aurais tant aimé écrire ce paragraphe en exagérant mais malheureusement ce n’est pas le cas.



Malgré toutes ces surprises et quelques difficultés je suis très satisfait de mon voyage. Il m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, autant sur le Japon que sur moi-même. Les japonais ont leurs méthodes bien à eux pour vivre leur quotidien, différente, difficile pour certain, mais toujours très fascinante. Je n’ai partagé ici que quelques-unes de mes expériences si vous voulez en savoir plus, la meilleure façon est de vous lancer vous aussi dans l’aventure (ou de m’inviter pour une bière).

ja mata (à la prochaine)

Augustin.



Une dernière photo de l'enseigne d’une petite boutique à Koenji.




retour