Hakone

Janvier 2012

Un peu plus tôt cet automne j’étais allé avec Yumiko, la dame chez qui je restais, visiter Hakone. Situé dans une ravissante vallée à mi-chemin entre Tokyo et le mont Fuji, Hakone est une station balnéaire par excellence. Il y a beaucoup d’activités intéressantes pour le touriste que je suis. Après un sinueux parcours en train sur le flanc d’une montagne, et le dernier bout en téléphérique nous étions arrivés à une station qui surplombe la vallée, quelques geysers décorent le paysage. La tradition veut que l’on y mange des œufs à la coque cuits dans l’eau bouillante des geysers avoisinants. Qui s’offre ce luxe peut compter sur quelques années de plus à sa vie (toujours selon la légende). Les œufs cuits de cette façon sont complètement noirs comme on peut voir sur la photo.

Nous étions redescendus sur l’autre flanc. Au cœur de la vallée, il y a un petit lac où des navires assez particuliers font la navette jusqu’au petit village de Hakone. Il y a un musée et des boutiques, et je fus surtout impressionné par le temple qui se trouve juste à la sortie du village. Une atmosphère particulière y règne, assez difficile à décrire ; le temple semble habiter la montagne depuis toujours, en parfaite harmonie avec la forêt. Un silence presque complet y règne, l’air humide est beaucoup plus pur que dans la mégapole. Des petites cordes sur les arbres indiquent que des dieux résident dans le coin. Quelques courbettes plus tard, ensorcelé par cette visite j’avais retrouvé Yumiko qui était allée se promener non loin de l’entrée. Au japon, lorsque vous perdez un être cher durant la dernière année, la tradition bouddhiste veut que vous évitiez d’entrer dans un temple; ce qu’avait respecté Yumiko, qui avait perdu son mari quelques mois avant notre visite.

Une autre particularité de la région est une technique bien spécial pour travailler le bois, ma curiosité habituelle m’a donc appelé à retourner à Hakone en décembre pour en savoir un peu plus sur cette technique. Je me suis donc rendu dans chez un fabriquant de ce *moyo* ou « design » japonais. La technique est assez simple, mais la réalisation nécessite une certaine dose de savoir-faire. On colle donc les unes sur les autres quelques plaquettes de bois de différentes couleurs suivant un « design » assez précis. On compresse le tout à l’aide de presses prévues à cet effet. Une fois le bloc terminé, on utilise une sorte de rabot retourné pour couper une mince feuille de ce bloc. Cette feuille sera ensuite appliquée sur un article de bois pour le décorer. J’ai pu assister à quelques-unes des étapes de la réalisation de ces minces feuilles de bois. La minutie et le perfectionnisme de ces artisans sont très… japonais. Le travail est encore fait à la main avec la technique particulière à la région et vieille de plusieurs dizaines d’années.

C’est un des aspects du Japon qui me fascine tant, malgré leur développement technologique, il y a toujours dans des petits coins reculés, des bribes d’une riche culture et d’un savoir-faire qui remonte à très loin dans l’histoire du pays.

Mister Fish.

En me promenant dans Kabuki-cho, le cartier des plaisirs de Shinjuku, j’étais passé avec une amie devant l’étrange vitrine de Docteur Fish, il fallait que j’essaye. 1000 yens (13$) pour 15 minutes à se faire nettoyer (bécoter) par des… centaines de petits poissons.



un peu plus de photos








retour