En attendant les cerisiers
27 mars 2005

Le mois de février et celui de mars furent assez tranquilles, l'hiver tire lentement à sa fin et la température est de plus en plus confortable. Je n'ai pas fait de gros voyages car j'économise un peu pour faire une expédition à Tokyo au mois de juin.

Je prends toujours mes cours de karaté les lundi et jeudi soirs, je trouve ça fort intéressant et c'est une très bonne manière de se garder en forme, si on ajoute le jujitsu le mercredi soir, je suis sur le bon chemin pour devenir un spécialiste en arts martiaux. Un certain dimanche de la mi-février j'ai rejoint mon groupe de karaté à 5 heures du matin et nous sommes partis pour Hiroshima ou un grand tournoi a eu lieu. Il y avait 2 types de compétitions les kumités ou 2 personnes s'affrontent, c'est un peu étrange comme combat car il ne faut pas trop frapper son adversaire, mais faire semblant, donc donner un coup de poing ou un coup de pied et le retenir à la dernière minute pour ne pas blesser son adversaire. Dans ces tournois il y a 4 arbitres qui regardent le combat et lorsqu'une attaque semble décisive, le combat s'arrête, les arbitres lèvent un drapeau de la couleur du karatéka qui selon eux a remporté le dernier affrontement. Le premier à atteindre un certain nombre de points (4 ou 6) gagne. Le deuxième type de tournoi est une démonstration de kata. Deux Karatékas effectuent un kata, une série de mouvements d'attaque et de défense contre des adversaires imaginaires. Ce type de compétition est assez impressionnant et un des élèves de notre dojo en est un spécialiste, il a d'ailleurs remporté le premier prix. Je suis en train d'apprendre mon 5ièmes katas, mais mon exécution est beaucoup moins spectaculaire. J'ai encore beaucoup de travail à faire. Après une remise de trophées et quelques photos de groupe, nous sommes repartis vers Masuda.

Durant la fin de semaine du 12 mars, j'ai accepté l'invitation d'une dame, qui étudie à l'école ou j'enseigne, d'aller passer la fin de semaine chez elle à Misumi, une petite ville proche de Masuda. Elle et son mari désiraient m'offrir une chambre chez eux, lorsque que je cherchais un logis en décembre dernier, mais vu qu'ils habitent un peu trop loin de Masuda, j'avais décliné l'offre. Ils ont une maison traditionnelle vraiment sympathique. Nous sommes allés visiter des temples secrets dans les montagnes. Je dis secret parce que je doute que beaucoup de touristes visitent ce genre de coin. C'était digne d'un film. Il a commencé à neiger alors que nous arrivions, je me voyais faire un entraînement difficile à rester assis des heures en position du lotus sous la neige tombante. D'ailleurs, j'ai visité une chambre ou ce genre de méditation est pratiqué, tout le monde est assis et médite sous la surveillance d'un prête Zen qui ramène à l'ordre toute personne qui tente de s'évader dans le sommeil à coup de baguette de bambou. J'ai aussi eu droit à un souper typique, un nabet au sanglier. Il y a beaucoup de sangliers dans la région et cette pauvre bête a eu la mauvaise idée de s'aventurer sur les terres de mes hôtes. C'était un peu coriace mais succulent. J'ai aussi mangé pour la première fois un met assez particulier : des viscères de poissons dans le sel. Ce n'est pas très bon, et j'ai dû en mélanger une petite quantité avec beaucoup de riz suivit d'un peu de thé chaud et hop j'ai affiché le sourire de courtoisie nécessaire.

Le dimanche 20 mars, je suis allé visiter la petite ville de Tsuwano en compagnie de la sympathique Natsuki, une élève de l'école qui doit être meilleure que moi en anglais. Drôle de coïncidence, alors que nous attendions le train pour aller à Tsuwano, vers 11 heures, le tremblement de terre dont vous avez peut-être entendu parler à la télévision s'est produit et a perturbé le transport ferroviaire pour la journée. Nous avons quand même réussi à nous y rendre en voiture. La ville de Tsuwano est installée entre les montagnes, un peu comme Zermatt en Suisse, il y a de très vieux bâtiments et beaucoup de gros poissons, des carpes, en fait c'est assez touristique comme endroit. Une visite au temple du coin s'imposait, juché sur la montagne, un chemin de plusieurs centaines de portes rouges des Torii silionne la montagne jusqu'au très imposant temple. Des prêtres y vivent et sont nourris par les offrandes des passants. Il y a aussi dans la ville une très sympathique rue oû l'on peut admirer des carpes aux couleurs très diversifiés. Ce fut une visite fort intéressante et je me compte chanceux qu'on m'y ait invité.


On dit que le mois d'avril est le plus beau mois au japon. C'est la saison oû les cerisiers sont en fleurs, j'ai très hâte de voir ça et je promets de prendre plein de photos. À bientôt

photo de la fin: de la Kanjigraphie